J’ai récemment donnée un atelier à plusieurs de mes collègues de travail sur le thème des »semis et potager urbain ». Afin de faire profiter un plus large auditoire des conseils que j’ai partagés, j’ai rédigé l’article qui suit.
L’avantage de faire ses propres semis est principalement d’avoir accès à des variétés de végétaux auxquels vous n’auriez pas accès en achetant des plants. En choisissant de faire vos semis, vous pouvez choisir des végétaux anciens ou des variétés peu communes.
Mars et avril marquent la saison pour débuter ses semis à l’intérieur. Il suffit de faire l’acquisition d’un peu d’équipement, de terreau et de quelques graines et s’est parti !
Mais avez vous réfléchi à ce que vous vouliez comme résultat ? Vous êtes vous questionnés sur le type de culture que vous souhaitez ? Que voulez vous faire pousser ? Où allez vous planter vos plants ?
Voici les questions à vous poser avant de vous lancer dans les semis.
1. Quels sont les types de semis ?
Il existe une large variété de semis, biologiques ou traditionnels :
- Les fines herbes
Les semis de fines herbes sont souvent les premiers que l’on part. Il sont en effet parmi les plus facile à démarrer.
- Les fruits
On peut faire des semis de fraises ou de framboises à partir des vrais fruits. Mais la façon la plus simple reste d’acheter des graines et de faire ses semis. Les cerises de terre sont très faciles à faire pousser en semis d’intérieur.
- Les légumes
Les choix de semis du commerce ne manquent pas : légumes verts, légumes à fruits, grimpants, rampants. Alors que certains semis se font directement en pleine terre, comme les carottes, les betteraves, les épinards ou les haricots, d’autres doivent être démarrés à l’intérieur. C’est le cas notamment des tomates et des poivrons.
- Les vivaces et les annuelles
- Les annuelles et les bisannuelles sont des plantes qui vivent une saison puis meurent. Elles germent, poussent, fleurissent, font des fruits ou produisent des graines et meurent. Elles peuvent se ressemer par l’intermédiaire de leurs graines si vous les oubliez dans le jardin (tomates, coriandre, cerises de terre, etc.) mais le plan principal meurt à la fin de la saison. Il faut donc les replanter chaque année.
- Les vivaces, quant à elles, vivent plus d’une saison. Elles peuvent ainsi revenir d’année en année (ciboulette, thym, fraisiers, etc.). Elle germent, poussent, fleurissent, font des fruits et fanent aux premiers froids. Elles repartiront au printemps prochain.
2. À qui est destiné le potager ?
Prenez le temps d’y penser. Qui aura accès à votre jardin ?
Si vous avez de jeunes enfants, gardez à l’esprit que les courgettes dont les tiges sont dressées de fines épines, sont un peu urticantes. Il en va de même pour les autres cucurbitacées que sont les courges et les concombres.
Si vous avez mal au dos, manquez de souplesse articulaire ou souffrez des genoux, pensez à surélever votre jardin pour soulager vos chères lombaires et articulations.
En bref, adaptez votre type de potager et type de culture à vous et votre famille.
3. Combien de temps avez-vous à consacrer à votre potager ?
Considérez aussi les points suivants : vous travaillez à temps plein, vous avez des enfants, vous êtes souvent absents. Sur une autre note, vous vouez une haine farouche aux pissenlits, vous aimez l’ordre et les jardins à la française, ou au contraire vous êtes partisan du laisser vivre.
Ce sont autant d’éléments qui vont conditionner le temps que vous allez pouvoir consacrer à votre petit jardin.
Si comme moi vous êtes du type paresseux, privilégiez la culture en pot qui demande moins d’entretien ou encore les potagers rehaussés, où les mauvaises herbes auront plus difficilement accès.
Optez pour des cultures faciles qui demandent très peu d’entretien comme les fines herbes, les soucis, les capucines, les haricots, les betteraves, les carottes, les épinards ou les tomates.
4. Quel sera l’emplacement choisi pour transplanter vos plants ?
Votre cour ou votre balcon est-il au soleil ou à l’ombre, à l’abri ou en plein vent ?
J’ai remarqué que les plans de basilic appréciaient l’ombre des plans de tomates au plus chaud de la journée, par contre ils ne feront pas de vieux os s’ils passent leur vie à l’ombre.
Si vous plantez des tournesols dans votre jardinet et qu’aucun végétaux ou bâtiment ne coupe les rafales de vent, vous devrez les soutenir et les attacher, faute de quoi ils vont tomber entrainant dans leur chute les végétaux environnants.
Votre sol est-il argileux, caillouteux ou sablonneux ? Est-il sec ou humide, acide ou basique ?
Si votre sol est pauvre, sablonneux ou rocailleux, vous devrez ajouter de la terre noire ou un bon terreau. À cela, n’oubliez pas d’ajouter du compost afin de fournir à vos plans tout ce dont ils auront besoin pour bien amorcer leur croissance et poursuivre leur développement.
Avez-vous accès facilement à un point d’eau ?
Pensez à l’arrosage lorsque vous choisissez l’emplacement de votre futur potager.
Plusieurs option s’offrent à vous. Pour les moyennes à grandes surfaces, vous pouvez prévoir un arrosage automatique, connecté à une arrivée d’eau extérieure et adapté aux différentes cultures que vous avez. Pour les petites surfaces, un arrosoir peut faire l’affaire. Que vous utilisiez un récupérateur, un puits de surface ou l’alimentation en eau de la ville, n’oubliez pas que tout potager a besoin, à certains moments de la saison, d’un peu d’arrosage.
Personnellement, sous le climat de Québec, je limite mon arrosage au démarrage des plants. Ensuite je laisse faire la nature. La pluie suffit, bien souvent, et je réduit mon arrosage à une fois par semaine en période plus sèche.
5. Quel sont vos goûts ?
La question parait bien simple mais une fois l’euphorie du folklore passée, on fait pousser des végétaux pour les consommer. Il faut donc aimer ce que l’on cultive.
Chez nous on n’aime pas les choux raves donc on n’en fait pas pousser !
Évidemment, doit être absent du potager tout aliment auquel un membre de la famille est allergique. Ensuite, tout est question de goût. Êtes vous plutôt fruit ou plutôt légume ? Êtes-vous légumes racine (carottes, panais, betteraves), légumes vert ( kale, épinards, salade), fines herbes ou légumes à fruits (tomates, poivrons).
Chez nous on est un peu tout cela. Alors on profite de tous les espaces disponibles pour faire pousser une belle variété de fruits, légumes, fleurs et fines herbes : potager, pots, jardinières et plates-bandes.
6. Quel sont vos objectifs?
Selon que vous visiez l’auto suffisante, la culture ludique et éducative, la mise en conserve, la réduction du panier d’épicerie pendant la période estivale, vous ne ferez pas le même type de culture.
Adaptez vos cultures à vos besoins.
Bons semis !